Menu

Agent sportif : En quoi cela consiste-t-il ?

Je vais essayer dans cette rubrique de répondre aux principales questions que l’on me pose le plus souvent sur ma profession d’agent sportif.
Si vous d’autres suggestions, des commentaires, n’hésitez pas !
Je complèterai le tableau ici dressé.

En quoi consiste le métier d’agent sportif ?

 

L’agent est défini dans la loi française (article 15.2 de la loi du 16 juillet 1984) comme une « personne exerçant à titre occasionnel ou habituel, contre rémunération, l’activité consistant à mettre en rapport les parties intéressées à la conclusion d’un contrat relatif à l’exercice rémunéré d’une activité sportive ».

 

La Fifa donne, à quelques détails près, la même définition de l’agent : l’agent est une « personne physique dont l’activité consiste (…) à mettre en rapport contre rémunération, un joueur et un club en vue de la conclusion ou de la reconduction d’un contrat de travail ou deux clubs en vue de la conclusion d’un contrat de transfert » (règlement des agents sportifs, 2008).

 

Avant tout, donc, l’agent est perçu comme celui qui met en rapport (met en relation) deux parties, un joueur (curieusement, la Fifa exclue l’entraîneur du champ officiel de l’agent) et un club. C’est cette activité précise, et seulement cette activité précise, qui est réservée aux agents titulaires de la licence.

Mais, bien entendu, le travail quotidien d’un agent ne se limite pas à trouver un club à son joueur… Je vous parle ici de ma conception propre du métier, de mon expérience, et de comment j’entends, sur le plan personnel, l’exercer.

L’agent est au côté du joueur, qui en ressent le besoin pour l’aider sur plusieurs points, à définir entre les parties, et qui peuvent consister :

– évidemment, en un suivi le plus complet possible de l’exercice de son métier de footballeur. Pour cela, l’agent doit assister le plus possible aux matchs de son joueur, et même, de temps à autre, lorsque ce sera nécessaire, à un entraînement. Les stades sont d’ailleurs des endroits (un lieu de travail comme un autre), où l’on fait des rencontres, toujours utiles, et où une discussion peuvent, également, aider le joueur, que ce soit dans le court terme ou dans le futur. Le quotidien de l’agent est fait de déplacements, surtout le week-end… ;
– si besoin, à tenter de résoudre tout conflit auquel est confronté le joueur ;
– en une aide plus matérielle, par exemple sur le plan organisationnel, administratif,… ;
– en un conseil en matière de gestion de son patrimoine, même si là, on touche un point sensible : la confiance doit être absolue et l’agent doit se montrer digne de cette confiance. Il doit agir dans l’intérêt exclusif de son client, afin de constituer progressivement pour ce dernier un patrimoine qui lui sera utile à la fin de sa carrière, sur des bases définies ensemble (immobilier, etc..). Au passage, signalons que seules les titulaires d’un bac + 4, notamment en droit, peuvent conseiller leurs clients en matière de gestion, dans le cadre de leur travail habituel. Cela ne s’improvise pas… Ce point, curieusement, n’est malheureusement pas contrôlé ;
– en la préparation de l’avenir du joueur, c’est-à-dire son après-carrière. Déjà, lors de la période de formation du footballeur, en suggérant lorsque cela est possible de décrocher un diplôme, idéalement le bac, puis, par la suite, en évoquant progressivement le sujet, pour susciter une réflexion et préparer le terrain lorsqu’une décision est prise (reconversion dans le foot ou le sport plus généralement ? achat d’un fonds de commerce tel que hotel, restaurant,.. ? reprise des études interrompues à l’aube de la carrière pro ? etc…).
– à trouver des équipementiers, des sponsors (du sponsor « régional » dans le cadre d’un petit club à la marque internationale pour le joueur vedette), et aider à gérer la partie médiatique de la carrière du sportif professionnel. Cette partie du travail est très importante, non seulement en terme de revenus complémentaires à apporter au joueur, mais aussi, et surtout, parce que la communication est devenue centrale dans ce métier. Il faut savoir communiquer de façon opportune. L’agent peut également assister sur l’ouverture d’un site internet, gestion d’un fan club interactif, assurant ainsi la proximité et la disponibilité du joueur.

Vous l’avez compris, le tout est de permettre au joueur de se concentrer uniquement sur son métier et de le décharger de toutes les contraintes quotidiennes.

Mais c’est le joueur, seul, qui décide du périmètre d’intervention de l’agent qu’il mandate. Certains ont besoin d’une intervention maximale, d’autres auront besoin d’une présence plus épisodique, à certaines occasions. Et certains joueurs, mais ils sont rares, travaillent même sans agent.
L’entourage du joueur est également important (famille, amis, conseils divers). Il faut savoir l’impliquer quand cela est possible et souhaité par le joueur.
C’est à l’agent de s’adapter aux besoins du joueur représenté.

Voir aussi plus bas (« en quoi un agent m’est utile ? »).

 

Comment fait-on pour devenir agent sportif ?

 

Il est indispensable pour exercer la profession d’agent sportif d’être titulaire d’une licence, délivrée par l’une des associations nationales de football (en principe, là où on réside).

 

Chaque année donc, la FFF organise la tenue d’un examen, en principe au mois de mars (la date, fixée par la FIFA) est la même dans tous les pays organisateurs de l’examen).

Depuis 2006, sauf erreur de ma part, il n’y a plus qu’une seule session annuelle en France, au lieu de deux auparavant. Cette épreuve a lieu chaque année en mars, et la date est identique partout dans le monde. L’autre épreuve était jadis organisée en septembre (la session de septembre est désormais une simple session de rattrapage pour ceux des candidats qui ont échoué à l’une ou l’autre des deux épreuves passées en mars).
Toute l’information se trouve sur le site de la F.F.F, rubrique agent sportif (une sous-rubrique « examen » existe en permanence) :
http://www.fff.fr/presentationfff/agents/47202.shtml
C’est notamment sur ce site que vous pourrez télécharger et remplir votre dossier d’inscription à l’examen (en principe, de décembre à février).

L’examen, en soi, est plutôt corsé. Il se compose de deux parties, dont la plus difficile, me semble-t-il,  est la première.

 

La première partie, dite générale, porte sur les connaissances juridiques du candidat. Cela ne s’improvise pas.
Au regard de mon expérience (j’ai enseigné en Fac de droit, à Paris XI principalement, pendant 5 ans), je peux dire que l’examen correspond à peu près à un niveau bac+3 voire bac+4. Sans ce niveau en droit, il vous sera très difficile de vous présenter. Ou alors peut-être les Sciences-Po, voire les élèves écoles de commerce, ou bien encore les personnes bénéficiant d’une solide expérience (expert-comptables,…). Mais la remise à niveau et l’actualisation des connaissances (principe de base de tout apprenti juriste) sont, quoi qu’il en soit, indispensables.

 

Voyons ce que dit le règlement français sur l’épreuve générale :

« cette épreuve vise à évaluer l’aptitude du candidat à exercer l’activité d’agent sportif en s’assurant qu’il possède les connaissances juridiques utiles à son exercice notamment en matière sociale, fiscale, contractuelle et dans le domaine des assurances. Elle comporte 20 questions dont au moins un cas pratique ».

Concrètement (lorsque j’ai passé l’épreuve en 2007, et il en était de même les années précédentes):

– il y a 20 questions (chaque question vaut un point) ;
– les 5 premières demandent une réponse courte (exemples d’une épreuve, en 2006 : pouvez-vous donner la définition de la transaction ? quelle est, selon la jurisprudence, la principale condition de validité du contenu d’une transaction ? etc..) ;
– les 15 suivantes sont des questions à choix multiple (toutes les réponses peuvent être correctes, ou aucune, ou l’une seulement parmi celles proposées).
Il faut la moyenne. Un 10 sur 20 suffit pour valider l’épreuve.

La seconde partie de l’examen d’agent sportif, dite spécifique, porte sur les connaissances du candidat en matière de réglementation du football (on entre dans le vif du sujet) : Fifa, UEFA et française (F.F.F. et L.F.P.).

 

Concernant cette épreuve, le règlement français précise qu’elle « vise à vérifier la maîtrise du candidat des règlements fédéraux nationaux et internationaux dans le domaine du football. Le candidat est également interrogé sur ses connaissances de la législation et réglementation en vigueur relatives aux activités physiques sportives. Elle comporte 20 questions-réponses rédigées sous la forme de « questionnaire à choix multiple ». Le candidat est avisé qu’une seule réponse est exacte parmi celles qui lui sont proposées. Conformément au Règlement de la F.I.F.A., pour cette épreuve, le candidat doit obtenir le nombre de points correspondant à 66 % du total des points affectés à l’ensemble des questions ».

 

Concrètement (en 2007) :

– 20 questions, qui se présentent sous forme de questions/réponses à choix multiple ;
– pour chaque question, une seule réponse est exacte, mais parmi ces réponses, on peut vous proposer de cocher « toutes les réponses proposées sont correctes », ou au contraire « aucune » ;
– chacune des questions est notée sur 1, 2 ou 3 points, selon la difficulté – supposée – de la question, mais il y a beaucoup de 3 points sur la partie « nationale » (règles F.F.F & L.F.P. pour ce qui nous concerne). Sachant qu’il s’agit là, en principe, des questions les plus difficiles, c’est cette partie qui est la plus sélective ;
– sur un total de 45 points, et conformément au règlement Fifa (le candidat doit obtenir un nombre de points correspondant à 66% du total de points sur cette épreuve), il faut arriver à 30 points au moins pour valider l’épreuve.

L’examen annuel, organisé fin mars, dure 3 heures (le temps est largement suffisant, à vous de bien le gérer). Quand je l’ai passé, l’examen était organisé à Saint-Denis… près du Stade de France.

Les 3 heures sont continues, vous faites donc les deux parties de l’examen à la suite.
Il y a à peu près 200 à 250 candidats qui se présentent chaque année. En 2007, nous étions une vingtaine à l’avoir réussi. C’est à peu près la même proportion de réussite chaque année.

A priori, je ne diffuserai pas les annales des examens précédents sur mon blog. La Fifa a demandé aux fédérations de supprimer les annales anciennes des sites internet, afin de ne pas (trop) aider les candidats futurs, même si les questions, finalement, se renouvellent assez bien année après année. Ainsi, la F.F.F. diffuse en principe une ou deux années d’annales seulement. Je suis discipliné, je me plie donc, pour l’instant (on verra bien à la demande) à cette « décision ».

 

Les sujets diffusés officiellement donnent, déjà, un solide aperçu au candidat.
Mais, comme dans les facs de droit, ou ailleurs, on ne saurait trop conseiller les candidats de se procurer les annales des épreuves précédentes. C’est ce que j’ai fait. Avec un peu d’astuce, on arrive assez facilement à les retrouver sur internet. J’y suis arrivé sur pratiquement toutes les années précédentes (depuis 2001 exactement : qui dit mieux ??).
Et on est pas obligé de s’arrêter au français : en anglais, espagnol, portugais ou autre, les épreuves (spécifiques) sont les mêmes. Cela donne donc des indications.
Mais, encore une fois, j’ai pu constater que les sujets se renouvellent bien, même si les thèmes, évidemment, restent un peu les mêmes.

Parmi les constantes de l’épreuve spécifique, on trouve par exemple systématiquement une interrogation par cas pratique sur la réglementation (Fifa) de l’agent sportif, ce qui d’ailleurs est la moindre des choses. Notamment concernant l’appellation de l’agent… En pratique d’ailleurs, on vous demande systématiquement si vous êtes bien « agent Fifa » et on vous désigne, invariablement, sous ce vocable. Or, ceux qui ont passé l’examen savent que l’on est pas « agent Fifa » (le piège est là…) : on est agent « licencié d’une fédération nationale ».
A titre personnel, je me présente comme « agent F.F.F. », ou « agent sportif » tout court (je vous disais que je suis discipliné). Plus curieux sont les agents, j’en ai vu, qui se présentent eux-mêmes comme agent Fifa, notamment sur leurs cartes de visite, avec logo à l’appui (c’est interdit).

Une révision assidue du règlement des agents devrait donc vous permettre d’engranger les 6 points (ce ne sont pas les cas pratiques les plus difficiles…).

Aux candidats d’aller chercher l’info, sur internet.

Et surtout de se bâtir un programme rigoureux de travail.

Mes conseils sur ce plan :

 

1°/ dans le cadre de l’épreuve générale, choisir un ouvrage récent en droit social (droit du travail et de la sécurité sociale) et réviser sans faire d’impasse. Tout peut tomber : conventions collectives, réglementation du CDD ou du CDI, procédure de licenciement, formation du salarié, réglementation des congés, du salaire, etc etc etc

 

Mais, et c’est là où ça se corse, sur les autres thèmes, il est quasi impossible de se lancer sans une formation antérieure, sérieuse, en droit : comment réviser TOUT le droit des contrats, ainsi qu’une bonne partie du droit civil, un peu de procédure (devant le TI, le TGI, le conseil des prud’hommes,…), le droit fiscal, le droit des sociétés (procédures collectives y compris), le droit européen (institutionnel),…

C’est en ce domaine que la sélection se fait, à mon avis. Et un petit point d’un sous-thème peut tomber (exemples : les règles de la vente immobilière, les règles de la transaction civile, etc…).

Si vous voulez tout de même vous lancer, et pour les autres… (il faudra tout de même réviser et actualiser ses connaissances), il faut donc se consacrer à une révision complète de toutes ces matières, en évitant la moindre impasse. On demande une culture juridique TRES large.

Notons que ces matières sont, en principe, réparties sur 4 années d’enseignement en droit… C’est la raison pour laquelle je pense que le niveau de cet examen équivaut en niveau un bac + 4 en droit.

Plus précisément, le programme est le suivant (lire l’annexe 1 du règlement F.F.F des agents sportifs):

– DROIT DES CONTRATS
Principes et règles générales en droit des contrats
* Formation du contrat
* Exécution du contrat (notamment sanctions en cas d’inexécution ou de mauvaise exécution :responsabilité contractuelle…)
* Cessation du contrat
Les contrats spéciaux (plus spécialement le contrat de mandat, le contrat de courtage)

– DROIT SOCIAL

 

Droit du travail

Les règles en droit du travail :
* La loi et les règlements
* La convention collective
* L’usage
* Le règlement intérieur d’entreprise
Le contrat de travail :Définition
* Le contrat emploi-formation (contrat d’apprentissage, contrat dequalification)
* Exécution (obligations et prérogatives respectives de l’employeur et dusalarié et plus spécialement, pouvoirs réglementaire et disciplinaire del’employeur, modifications contractuelles)
Analyses particulières du contrat de travail à durée indéterminée et du contrat de travail à duréedéterminée :
* Contrat de travail à durée indéterminée (conclusion et cessation)
* Contrat de travail à durée déterminée (conclusion et cessation)

Droit de la Sécurité Sociale

Les organismes sociaux :
* Détermination des différents organismes sociaux
* Mission des différents organismes sociaux
* Recours à l’ encontre des décisions des organismes sociaux
L’assujettissement à la Sécurité Sociale :
* Le régime général
* Les autres régimes
L’assiette des cotisations sociales.

-ASSURANCES

* Définitions
* Assurance responsabilité civile professionnelle
* Assurance individuelle accident
* Garantie
* Exclusion
* Franchise

– DROIT FISCAL

 

L’IMPÔT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES

* Personnes imposables (domicile fiscal, retenue à la source, conventions internationales)
* L’assiette de l’impôt (traitements et salaires, bénéfices non commerciaux, bénéfices industriels etcommerciaux, revenus mobiliers)

L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

 

LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE

* Champ d’application de la T.V.A. (les opérations imposables par nature, les opérations nonimposées, les règles de territorialité)
* Technique de la T.V.A. (établissement de la T.V.A., systèmes de déduction, obligations desredevables)
* Régime d’imposition

LA TAXE PROFESSIONNELLE

 

– DROIT DES SOCIÉTÉS

* Notions générales sur les différents types de sociétés
* Notions générales sur les règles relatives aux difficultés des entreprises (redressement judiciaire,liquidation judiciaire)

– DROIT DES ASSOCIATIONS

* Loi du 1er juillet 1901 modifiée et son décret d’application
* Notions générales sur l’organisation et le fonctionnement des associations

– NOTIONS GÉNÉRALES RELATIVES AUX DROITS DE LA PERSONNALITÉ

* Le droit à l’image
* Le droit au nom

Mais, à mon avis, se cantonner à ces matières ne suffit pas. Cela peut surprendre, mais l’examen requiert un niveau de connaissances plus général encore, et plus précis.

 

On ne parle pas en effet dans cet énoncé officiel, à titre principal, de vente immobilière, de règles de procédure devant le tribunal d’instance, de la procédure du changement de nom (règles de l’état civil), de la transaction, de la protection sociale des français à l’étranger, etc etc…
Pour donner une piste de révision (très large), il faut se demander quelle règle de droit pourrait intéresser, dans la vie de tous les jours, un sportif, sur le plan personnel et professionnel, sans se cantonner au programme. Et apprendre les matières de l’examen en sus (car la procédure de liquidation judiciaire d’une société commerciale, par exemple, ou le nombre d’administrateurs dans une société anonyme, est une question qui intéresse peu, en pratique, le sportif…et son agent).

 

Enfin, il ne faut évidemment pas oublier, signe du temps, l’échelon européen (des questions concernant les institutions européennes sont déjà tombées) et international. Sur le plan juridique, et pour les révisions, il faut remettre chaque question dans cette perspective et faire une recherche en ce sens. C’est, là encore, ce qu’un étudiant en fac de droit doit faire obligatoirement.

 

Encore une fois, le succès à l’examen exige du candidat une très bonne connaissance générale et spéciale (programme de l’examen) en droit.

 

2°/ dans le cadre de l’épreuve spécifique, il y a moins de difficulté sur le fond, le programme est clair : il faut apprendre TOUTE la réglementation Fifa, UEFA et française (F.F.F et L.F.P.) citée.
Là encore, on ne devra faire AUCUNE impasse, toutpeut tomber. Je l’ai vu, même sur des questions a priori « décalées » (réglementation technique sur les stades par exemple, ou les conditions d’admission des clubs au sein des fédérations…) : pas d’intérêt pour l’agent mais à connaître. Ne pas oublier le futsal également..

L’autre difficulté également, outre des questions portant parfois sur des points de détails, tient plutôt sur la forme, car l’épreuve se présente sous forme de cas pratique sur la « partie internationale ». C’est ici l’interprétation du cas pratique qui peut également poser problème (il s’agira de bien comprendre l’énoncé, le sujet). L’ambiguïté d’une question peut induire en erreur, même si vous connaissiez bien le sujet.

 

Le programme officiel de cette épreuve (voir annexe 2 du règlement F.F.F. des agents sportifs) est le suivant :

– loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 modifiée par la loi n° 2000-627 du 6 juillet 2000 relative àl’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives et ses décrets d’application(consultable sur le site Internet : www.legifrance.gouv.fr) ;
– loi n° 99-223 du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre ledopage (codifiée aux articles L. 3611-1 et suivants du Code de la Santé Publique) et ses décretsd’application (voir notamment le Règlement disciplinaire anti-dopage) (consultable sur le site Internet :www.legifrance.gouv.fr ) ;
– les Statuts de la F.I.F.A. et leurs règlements d’application (consultables sur le site Internet :www.fifa.com ) ;
– le Règlement de la F.I.F.A. concernant le Statut et le Transfert des Joueurs (et ses circulairesconsultables sur le site Internet : www.fifa.com , dans la rubrique “Statut des Joueurs”) ;
– le Règlement de la F.I.F.A. gouvernant l’activité des agents sportifs (et ses circulaires consultables sur le site Internet : www.fifa.com , dans la rubrique “Agent Sportif”) ;
– le Règlement de Procédure de la Commission du Statut du Joueur de la F.I.F.A. (consultable sur lesite Internet : www.fifa.com );
– les Statuts et Règlements de la Fédération Française de Football et leurs annexes (consultables sur lesite Internet : www.fff.fr );
– les Statuts et Règlements de la Ligue de Football Professionnel (consultables sur le site Internet :www.lfp.fr ) ;
– la Charte du Football Professionnel (consultable sur le site Internet : www.lfp.fr ).

Quelques conseils pour cette partie de l’épreuve :

– TOUT REVISER, y compris la réglementation sur les stades, la lutte anti-dopage, etc… jusqu’au moindre détail.
– insister bien entendu sur les thèmes classiques, pour la Fifa : réglementation des agents, protection des joueurs mineurs, mécanisme de solidarité et indemnité de formation, transferts et CIT. Ces thèmes reviennent constamment. Pour la F.F.F./L.F.P., les thèmes en revanche changent souvent… La sélection, d’ailleurs, porte surtout sur ces questions nationales, bien plus difficiles me semble-t-il de prime abord, car très souvent renouvelées, très larges et, dans le même temps, très pointues et précises. Peut-être pourrait-on citer comme sujets récurrents (disons, une fois sur deux ou sur trois) les procédures de contentieux (qualification des joueurs,…), le cachet mutation et les exemptions (22 à connaître par cœur…), les rémunérations (par nombre de points selon le statut, l’année et le niveau du club). En outre, on a souvent un « mélange » F.F.F/L.F.P. (attention, BIEN ENTENDU, le footballeur amateur fait partie de l’interrogation… ne pas se cantonner à la lecture de la charte du football professionnel… On le rappelle, les règles de la F.F.F. s’impose à TOUS, pros compris). Disons enfin que si on cartonne sur les questions internationales, on peut se permettre de répondre à côté sur plusieurs questions nationales mais, attention, pas toutes… sinon c’est le repêchage assuré (pas d’impasse, je vous disais) ;
– bien se mettre au goût du jour, les modifications de dernière minute doivent être prises en compte (ex : la Fifa a changé, depuis le 1er janvier 2008, les règlements des agents de joueurs et des agents de match, ainsi que celui du statut du joueur…) ;
– ne pas oublier les circulaires Fifa, très importantes (par exemple, sur les règles gouvernant les sélections nationales), et, même s’il est ancien, le commentaire des statuts du joueur, qui n’est plus disponible directement, semble-t-il, sur le site de la Fifa.

Alors, que penser de la procédure mise en place ?

 

Cette procédure me parait bonne, dans la mesure où :

– elle est désormais basée sur des épreuves, d’un très bon niveau global, et dont la réussite impose de solides connaissances juridiques et fiscales, ainsi qu’une parfaite maîtrise des nombreux règlements, tant nationaux qu’internationaux, applicables au football. De ce fait, l’examen est un gage, au final, de compétences, dont les joueurs et les clubs tirent profit.
– elle est évidemment fondée sur un principe plus démocratique que l’ancienne procédure, qui reposait principalement sur le versement d’une somme d’argent, conséquente.., sur un compte en banque en Suisse (une vraie image d’Epinal !). On devine donc comment était choisi les agents de l’époque, et ce n’était visiblement pas (bien que cela soit pas, c’est vrai, tout à fait incompatible) sur leurs compétences…

La procédure actuelle doit donc être, à mon sens, globalement approuvée.

 

Elle a même été encore renforcée par la Fifa qui, dans un nouveau règlement applicable depuis le 1er janvier 2008, et qui doit être transposé en France rapidement (nous attendons de savoir comment va se positionner la F.F.F. sur ce point), impose aux agents de repasser l’examen tous les 5 ans !

 

Cette règle nouvelle, qui n’a pas encore été très diffusée, et donc commentée, alors qu’elle porte en soi une petite révolution, est la suivante (nouveau règlement Fifa des agents, en vigueur depuis le 1er janvier 2008, article 17) :

« 1. La licence expire cinq ans après sa date d’émission.
2. L’agent de joueurs doit envoyer une demande écrite à l’association compétente pour repasser l’examen avant la date d’expiration de sa licence, conformément à l’art. 5 ci-dessus. A défaut, sa licence sera automatiquement suspendue.
3. Si l’agent de joueurs respecte le délai de cinq ans fixé à l’al. 2, sa licence reste valable jusqu’à la date de la prochaine session d’examen disponible.
4. Si l’agent de joueurs échoue à son examen, sa licence est automatiquement suspendue jusqu’à ce qu’il soit à nouveau reçu.
5. L’agent de joueurs peut repasser l’examen lors de la session suivante autant de fois que nécessaire ».

De ce fait, une fois que l’on aura adapté ces règles en France :

– la licence de l’agent expire 5 ans après sa date d’émission. Actuellement, en France, c’est 3 ans, mais elle est renouvelée sur la simple transmission d’un rapport d’activités à la F.F.F. En gros, si vous avez travaillé au cours des 3 dernières années, et s’il n’y a pas de contentieux majeur ou de principe d’incompatibilité des fonctions vous concernant, vous êtes renouvelé automatiquement. Dans l’avenir, l’examen conditionnera ce renouvellement, ce qui n’est plus tout à fait la même chose…
– la licence de l’agent sera suspendue tant qu’il ne sera pas présenté à l’examen et qu’il aura réussi les épreuves…

Evidemment, la grosse interrogation porte sur la rétroactivité, ou non, de cette règle.

Autrement dit, les agents déjà en place vont-ils être soumis à ce principe de l’examen tous les 5 ans ? Et notamment ceux… qui ont bénéficié d’un équivalence de la part de la Fifa, au moment de la mise en place du principe de l’examen, il y a de cela quelques années et qui n’ont donc jamais passé cet examen… ? Si c’est le cas, on imagine déjà le tollé général. Et on assistera à mon avis à un bouleversement complet de la profession…

D’autre part, l’examen portera-t-il sur les épreuves générales et spécifiques, donc sur l’ensemble du programme ?

 

Puisque le règlement ne précise en rien ces deux points, il nous semble donc qu’a priori la Fifa souhaite bel et bien étendre le principe de l’examen à tous… Puisque, actuellement, la licence expire tous les 3 ans, on pourrait, pour ne pas porter atteinte au principe essentiel de non-rétroactivité, l’appliquer à chaque agent à l’expiration de la licence en cours. Enfin, puisque rien n’est précisé non plus sur ce point, c’est bien sur l’ensemble du programme de l’examen que les agents seront interrogés.. Cela promet. D’autant plus, que, au regard du principe d’égalité, on ne voit pas comment les agents « ancienne formule », qui ont bénéficié de l’équivalence, pourraient cette fois échapper à l’examen.

 

Si cette procédure se confirme, le métier d’agent sportif deviendra l’un des plus contrôlés au monde. Dans quel autre domaine en effet demande-t-on aux professionnels de repasser un examen tous les 5 ans, sous peine de se voir interdire d’exercer ???

 

Toutefois, attendons un peu de voir si la Fifa produit une circulaire, donc va informer, sur ce point, et surtout comment, en France, on va souhaiter appliquer la règle, en fonction, notamment, de ce que précisera la Fifa. Pour l’instant, rien n’a filtré, et curieusement, la presse n’a pas repris non plus l’information.

 

Le débat, pourtant, va bien finir par arriver. Nous nous y tenons prêt, le cas échéant, avec nos propres propositions.

 

Enfin, toujours dans la procédure actuelle, une fois l’examen passé, et réussi, le candidat doit signer le code de déontologie et souscrire à une assurance en responsabilité civile professionnelle (lire plus bas sur ce dernier point) pour recevoir sa licence.

 

L’agent reçoit ensuite une licence personnelle. Puis-je faire une suggestion à la Fédération et à la LFP ? Pourquoi cette licence ne nous autoriserait pas à rentrer gratuitement dans les stades de France ? Après tout, c’est notre travail… Mais il est vrai que l’agent obtient des invitations, notamment auprès des joueurs, mais quand même.

 

Il devient agent, officiellement, à ce moment-là (si un « agent » vous approche, demandez-lui donc sa carte…).

 

Personnellement, ma licence porte le n°02050702 . Voici comme elle se présente :

 

 

 

Comment et combien est rémunéré l’agent sportif ?

 

Un agent sportif est principalement rémunéré à la « commission », lorsque le joueur qu’il représente signe un contrat de travail dans un nouveau club ou prolonge dans son club actuel, ou lorsque le club qui le mandate parvient à faire signer le joueur convoité.

 

Il peut aussi, mais c’est moins fréquent, se faire rémunérer à la signature d’un contrat de sponsoring par exemple, lorsque le sponsor a été trouvé par ses soins.

 

Cette commission est la contrepartie d’un travail qui consiste principalement en :

– le suivi quotidien du joueur pendant la durée de son contrat (assister aux matchs, voire aux entraînements, intervenir de façon opportune en cas de difficulté, chercher des sponsors et des équipementiers, apporter un soutien « logistique » si nécessaire , gérer l’aspect médiatique du métier, etc…) ;
– l’analyse avec le joueur et/ou le club d’une situation sportive donnée, notamment à l’approche du mercato, d’hiver et d’été, voire d’une situation personnelle quand il s’agit du joueur (sur le plan financier, familial, de reconversion professionnelle,…) et, suite à cette analyse, l’établissement d’un bilan et d’une prise de décision ;
– la mise en place d’une stratégie en fonction du bilan ;
– la conduite de cette stratégie, avec, en point d’orgue, la négociation avec la ou les partie(s) adverse(s) (les clubs);
– l’appui juridique sur cette négociation (rédaction du ou des contrats, ou de l’avenant) : l’agent peut se faire aider par un avocat éventuellement, ce qui n’est pas mon cas (de par ma formation) ;
– la gestion de l’aspect médiatique de l’opération : bien communiquer, dans l’intérêt du joueur mais, si possible, avec l’aval du club ;
– le suivi de cette décision, notamment dans l’immédiat (changement de club, voire de pays, etc..).

La commission de l’agent vient également compenser la dépense de nombreux frais, notamment des frais de déplacements (hôtels, billets de train et d’avion, taxis, repas,..) et de communication, liés :

– en cours de saison, aux nombreux déplacements pour suivre le joueur et faire le travail de suivi personnalisé (présence aux matchs et à quelques entraînements, nombreuses séances de travail entre l’agent et le joueur), et pour assister aux divers rendez-vous avec les dirigeants du club et/ou les coachs ;
– en période de mercato, et y compris deux à trois mois avant, aux divers rendez-vous,  prospection, et la négociation, qui prend toujours du temps, et nécessite de nombreux allers/retours entre les clubs concernés.

On peut donc le constater, contrairement à ce que l’on entend dire parfois ici ou là, l’argent gagné par l’agent sportif n’est donc pas usurpé. Il est la contrepartie d’un vrai travail effectué et de frais, parfois très lourds, réalisés dans le cadre de sa mission, qui peut durer sur plusieurs années. En effet, si le joueur reste dans le même club x saisons, la commission perçue à la signature doit servir à l’agent pour couvrir ses frais pendant toute cette durée. C’est à l’agent d’assumer.

 

Au départ, de nombreux agents pourront témoigner, la mise en route est très délicate sur le plan financier… A titre personnel, je décourage les jeunes qui souhaitent suivre cette voie, qui apparaît bien plus attirante… vue de l’extérieur, notamment parce qu’il faut un solide tissu de relations (sans cela, point de salut), mais aussi parce qu’il faut pouvoir assumer plusieurs années de travail pratiquement sans revenus et sans avoir l’assurance d’en avoir un jour : un jeune qui est suivi et aidé par un agent peut signer pro.. ou pas, c’est affaire de talent, de volonté et aussi, parfois, et même souvent, de chance… Mais l’engagement auprès du jeune est réel et.. sans faille. Vous vous engagez auprès de lui et de sa famille.

 

Voyons maintenant, concrètement, comment et combien l’agent sportif est rémunéré.

 

Par principe, lorsqu’il représente un joueur, l’agent sportif ne peut percevoir une commission qu’à hauteur de 10% maximum de la rémunération brute perçue par ce dernier sur toute la durée du contrat négocié, ces 10% se calculant sur le « salaire de base brut annuel du joueur stipulé dans le contrat de travail, y compris la prime à la signature négociée par l’agent » (règlement Fifa). Mais la commission « sera calculée hors prestations supplémentaires telles que voiture et logement de fonction, primes de matches et/ou toute autre prime et avantage non garantis ». L’agent ne touche rien des transferts, mais un pourcentage correspondant au salaire brut du joueur sur la durée du contrat, salaire qu’il aura lui-même négocié auprès du nouveau club.

 

Lorsqu’il est mandaté par un club (qui lui demande alors de faire signer tel joueur ou, dans le cadre d’une mission plus large, de lui trouver un joueur correspondant à un profil donné), la commission, versée par le club dans ce cas, est « forfaitaire ». Dans les faits, elle est le plus souvent calculée sur un mode identique à celui qui s’applique pour la représentation du joueur : 10% maximum sur le salaire brut, prime à la signature comprise.

 

Autant le dire tout de suite, certains agents seulement (une petite partie) demandent (et obtiennent, surtout) une commission de 10%. Ce sont les agents qui « pèsent » le plus sur le marché, tout simplement parce qu’ils représentent de « grands » joueurs. Dans ce cas, l’agent est en position de force et peut demander 10%.

Dans la plupart des cas, l’agent se cantonne à 7%.

La plupart du temps, l’agent présente une facture au club, qui le rémunère.

Le plus souvent, la commission est versée en plusieurs fois : si le contrat du joueur est de 3 ans par exemple, en deux ou trois versements (1 par an sur 3 ans par exemple).Mais là encore tout dépend du poids de l’agent lors de la négociation : il est possible d’obtenir la totalité de la commission en un versement.

Actuellement, en France, c’est la « partie représentée » qui doit payer l’agent : le joueur, ou le club, selon les cas.

 

Il faut l’avouer, très souvent une combine est malheureusement trouvée pour que, au final, ce soit le club qui rémunère la prestation.

On peut en parler ici, car le procédé est bien connu et décrit déjà de nombreuses fois, notamment dans des ouvrages récents.

L’agent représente le joueur mais il ne signe aucun contrat avec lui, ou ne le transmet pas à la Fédération (ce qui est contraire au règlement et passible de sanction…). Au dernier moment, c’est le club qui le « mandate » et c’est ce mandat dit de recherche qui est transmis à la F.F.F : l’agent apparaît comme l’agent du club et non du joueur.

C’est donc le club qui peut payer l’agent, et non le joueur.

Pourtant décrié par certains (notamment à l’occasion des auditions de la mission parlementaire sur le métier d’agent sportif), même s’il est vrai qu’il est illégal, le procédé s’explique facilement. Pourquoi en effet imposer aux parties le paiement de charges sociales sur les honoraires de l’agent, si l’on impose aux joueurs de payer, alors que les clubs, eux, sont soumis « seulement » au paiement de la TVA ?

Car, au regard des montants (parfois élevés) des commissions, si le joueur est amené à payer, il va demander une compensation au club. Et le club va le lui donner… en payant des charges sociales sur ce montant.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
Pour ces raisons, ce sont souvent les clubs qui payent directement l’agent, et seule la TVA, récupérable, est déboursée. Tout le monde est content.

A titre personnel, je suis donc favorable au paiement de l’agent par les clubs. Car, disons-le clairement : les joueurs n’accepent pas de prendre en charge ces commissions, même si elles peuvent être déduites fiscalement de leurs revenus (frais professionnels). Après tout, l’agent aide aussi le club, et même s’il représente un joueur, il agit aussi, dans une certaine mesure, dans l’intérêt du club, la plupart du temps, en rapprochant les parties et en permettant d’arriver à un accord.

 

D’ailleurs, la Fifa dans le nouveau règlement de 2008, applicable aux agents sportifs, va imposer à la France de bouger, et, selon moi, dans le bon sens : la Fifa autorise désormais les clubs à payer les agents des joueurs, si ces derniers (et ils le feront, bien entendu) le demandent par écrit…

 

Voici le nouvel article 19.4, curieusement, pour l’instant, passé inaperçu :

« l’agent de joueurs doit être rémunéré directement par son mandant pour les services rendus et en aucun cas par une tierce partie. Cependant, après la conclusion de la transaction, le joueur peut autoriser le club, par consentement écrit, à rémunérer son agent pour son compte. Le paiement effectué pour le compte du joueur doit se faire selon les modalités convenues entre le joueur et son agent ».

Bientôt donc, la situation sera devenu plus claire, et l’hypocrisie ambiante va cesser. C’est plus sain pour tout le monde : un club pourra payer légalement, en toute transparence, l’agent du joueur.
Ce dernier pourra donc transmettre ses mandats à la F.F.F. sans rechigner, ce qui en outre permettre à cette dernière d’avoir une vue d’ensemble sur les mandats en cours et ainsi de mieux les contrôler.

Chacune des parties ressort donc gagnante de cette réforme de la Fifa.

Nous attendons maintenant avec impatience les modifications dans les textes français.


Qu’est-ce que je risque si je travaille sans licence ?

Quels sont les risques, pour le joueur et pour le club, de travailler avec une personne sans licence ?

Le métier d’agent, comme chacun le sait, est réglementé :  « l’activité d’agent de joueurs ne peut être exercée que par des personnes physiques, licenciées à cette fin par l’association concernée » (règlement Fifa des agents sportifs).

 

De ce fait, il est fortement déconseillé de travailler sans passer l’examen et sans avoir la licence, et aux intéressés (joueurs surtout) de confier ses intérêts à de telles personnes.

Travailler sans licence, c’est risquer d’être poursuivi pour exercice illégal de la profession d’agent, et c’est un délit (on a alors une chance de découvrir le tribunal correctionnel de notre domicile).
On risque un an d’emprisonnement et 15.000 €uros d’amende.

Si un joueur fait usage des services d’un agent qui n’est pas au bénéfice d’une licence, d’un « faux agent » donc, il est passible des sanctions suivantes, selon le nouveau règlement Fifa:

– blâme ou avertissement ;
– amende d’au moins CHF 5 000 ;
– suspension de match ;
– interdiction d’exercer toute activité relative au football.
Ces sanctions peuvent être imposées séparément ou cumulativement.

De son côté, le club qui travaille avec une personne sans licence peut, de la même façon que le joueur, être sanctionné :

– blâme ou avertissement ;
– amende d’au moins CHF 10 000 ;
– interdiction de transfert ;
– déduction de points ;
– relégation forcée dans une catégorie inférieure.
Ces sanctions peuvent être imposées séparément ou cumulativement.

Je le regrette, mais il faut reconnaître qu’il existe, pour le moment, une certaine clémence des autorités en ce domaine.
Pourtant, il suffit de lire les journaux (y compris les interviews.. les intéressés savent-ils qu’ils ne risquent rien ou tout simplement n’ont-ils pas conscience des risques encourus ?? Non, nous ne citerons pas de noms). Mais à vrai dire, on ne saurait dire si cette clémence va perdurer : les agents sont sanctionnés, les clubs également, alors pourquoi pas demain les « faux agents » (cela commence) et le risque est de voir également, dans une prochaine étape, les joueurs se voir demander des comptes. On en saurait trop conseiller ces derniers (nous le faisons en toute occasions) de bien veiller à travailler uniquement avec des agents titulaires d’une licence officielle.

 

La lutte contre les personnes sans licence, ne répondant donc à aucune obligation en terme de déontologie et de compétences, devrait être une priorité.

Cela viendra sûrement.
C’est une des dérives actuelles du football moderne, notamment sur les continents africain et sud-américain.

Le métier d’agent est-il incompatible avec une fonction dans un club ?

Selon le règlement Fifa (article 6.2), « Un candidat ne peut, à aucun titre que ce soit, occuper une fonction quelconque (dirigeant, officiel, employé…) au sein de la FIFA, d’une confédération, d’une association, d’une ligue, d’un club ou d’une organisation liée à cette dernière ».

 

Selon la loi française (loi du 16 juillet 1984, article 15.2) :

« nul ne peut obtenir ou détenir une licence d’agent sportif (…) s’il exerce, directement ou indirectement, en droit ou en fait, à titre bénévole ou rémunéré, des fonctions de direction ou d’encadrement sportif soit dans une association ou une société employant des sportifs contre rémunération ou organisant des manifestations sportives, soit dans une Fédération sportive mentionnée à l’article 16 ou à un organe qu’elle a constitué ou s’il a été amené à exercer l’une de ces fonctions dans l’année écoulée ». En outre, « sont soumis aux incompatibilités et incapacités prévues au présent paragraphe les préposés d’un agent sportif ainsi que, lorsque la licence a été délivrée à une personne morale, ses dirigeants et, s’il s’agit d’une société en nom collectif, d’une société en commandite simple ou d’une société à responsabilité limitée, ses associés ».

Cette incompatibilité va de soi, pour éviter tout conflit d’intérêt.

Un agent lié à un club ne pourrait travailler en toute indépendance. Or l’agent doit représenter, et donc défendre, les intérêts de son joueur en toutes circonstances, avec… indépendance.

Les collaborateurs de l’agent sont soumis, bien évidemment, aux mêmes obligations.

 

Notons que sont mentionnées dans l’article français les « fonctions de direction ou d’encadrement sportif ».

Il faut donc avoir à l’esprit les deux branches de l’interdiction :
– « encadrement sportif », cela vise les fonctions d’entraineur, de directeur sportif, d’entraineur-adjoint, etc… ;
– « direction », cela vise toute autre fonction dans le club (directeur juridique, administratif, etc…), mais pas le simple employé, à première vue.

Un parent peut-il représenter son enfant ?

Oui… à condition de ne pas être rémunéré !

 

Le règlement Fifa dit pourtant que certaines personnes sont exemptées de licence. Outre les avocats, les «parents, frères et soeurs ou conjoints du joueur sont habilités à le représenter lors des négociations sur la conclusion ou la reconduction d’un contrat de travail ».

 

Cependant, sur ce point, le droit français se distingue encore une fois. En effet, le texte français applicable aux agents ne donne aucune précision sur ce point. De ce fait, il faut considérer que, puisque le texte français, au contraire du texte Fifa, ne porte pas exception en ce domaine, les parents  sont pas autorisés à être l’agent (au sens réglementaire) de leur enfant.

Toutefois, en reprenant la définition française de l’agent sportif, on peut être plus précis encore sur ce point.

 

On le rappelle, l’agent sportif est la « personne exerçant à titre occasionnel ou habituel, contre rémunération, l’activité consistant à mettre en rapport les parties intéressées à la conclusion d’un contrat relatif à l’exercice rémunéré d’une activité sportive ».

Deux choses :

– « à titre occasionnel ou habituel » : cela exclue donc les parents, car même à titre « occasionnel », c’est dire pour son enfant, son cousin, son ami (et même sans en faire une « profession »), il n’est pas possible de mettre en relation deux parties pour la conclusion d’un contrat dans le domaine du sport.
– « contre rémunération » : toutefois, l’interdiction porte sur l’exercice « contre rémunération » d’une telle activité.

On peut donc déduire du texte français, c’est du moins mon avis, qu’un père ou qu’une mère, en France, peut être l’agent de son enfant s’il ne se fait pas rémunéré. Attention, c’est la condition en France pour qu’il n’y ait pas de problème derrière du point de vue réglementation. Le parent pourra d’ailleurs s’appuyer sur le texte Fifa si besoin est, même si ce dernier va plus loin (lorsque le joueur n’est plus mineur).

 

Notons en effet que le conseil d’un agent sportif apporté à un mineur est gratuit (la Fifa interdit toute clause de rémunération concernant les mineurs).

 

Sans vouloir cependant prêcher pour notre paroisse, on ne saurait trop conseiller de prendre un agent, qui a l’expérience, les connaissances du milieu, les compétences juridiques pour ce rôle. C’est son métier, après tout.

 

Voir également ci-dessous, sur ce que peut apporter un agent, pour les parents, notamment en expliquant les différents statuts du joueur (en formation), en aidant sur le choix à faire (quel club ? quel centre de formation ?), en validant avec les parties (joueur, parents, club) le contenu du contrat s’il est proposé, et ensuite en suivant le jeune dans sa progression.


Puis-je prendre un avocat comme agent ?

Certes, le règlement de la FIFA exempte les personnes « disposant d’un diplôme d’avocat » de l’obligation de détenir une licence d’agent. On pourrait donc déduire de ce règlement qu’un avocat peut exercer l’activité d’agent.

 

Le problème est, qu’en France, les règles déontologiques qui s’imposent à l’avocat lui empêchent d’exercer une telle activité.

La raison en est simple.
D’une part, l’avocat devant être indépendant, il ne peut exercer une activité commerciale en nom personnel ou en qualité d’associé ou en qualité de dirigeant (décret du 27 novembre 1991, article 111).
D’autre part, et plus largement, l’avocat ne peut exercer aucune autre profession (décret de 1991, article 1115), sauf exception prévue par la loi (c’est le cas, par exemple, pour les professeurs d’université).

Il n’est de ce fait pas possible pour un joueur de prendre un avocat dans le rôle d’agent, et ce, malgré les quelques exemples notoires que l’on peut trouver en pratique… Les avocats concernés (là encore, nous ne citerons aucun nom.. mais on connaît tous deux ou trois exemples, il suffit de lire les journaux) se mettent bel et bien en faute, et sont pour cela (en théorie) passibles de sanction.

Il nous semble, cependant, que, dans ce cas, le joueur ne risque aucune sanction, puisque le règlement Fifa le lui autorise. C’est bel et bien l’avocat, seul, qui prend un risque, car il se met en contradiction avec les règles gouvernant sa profession.

Bien entendu, la même restriction ne s’applique pas à l’avocat qui se borne à rédiger et/ou vérifier, sur le plan juridique, un contrat (de travail ou de sponsoring) signé par le joueur. Mais il ne peut aller au-delà. Rappelons à toutes fins utiles que l’agent est celui qui « met en relation deux parties intéressées à la conclusion d’un contrat relatif à l’exercice rémunéré d’une activité sportive ». Toute idée de « prospection » d’un club, par tous moyens (un coup de téléphone, l’envoi d’un fax, un déjeuner), est donc impossible à l’avocat, qui ne peut donc utilement aider le joueur sur ce point.

L’agent sportif, dûment licencié, reste donc incontournable.

A titre personnel, je pense que cette interdiction déontologique mériterait d’être levée, comme s’est le cas dans bien des pays, à condition toutefois que l’exception créée au sein de la profession d’avocat soit bien limitée et encadrée. Cette évolution irait en effet dans le sens d’une plus grande « moralisation » de la profession d’agent sportif et, en tout cas, apporterait plus de garanties aux différentes parties, précisément en raison de la soumission de l’avocat à des règles déontologiques (une évolution d’ailleurs souhaitable pour la profession d’agent, nous y reviendrons).

 

Mais pour l’instant, nous devons nous cantonner aux règles existantes : non, en France, un avocat ne peut pas jouer le rôle d’agent…

Un agent sportif a-t-il une assurance en responsabilité dans le cadre de son activité ?

Oui : la réglementation oblige l’agent à souscrire à une police d’assurance.

Le règlement FIFA dit en ce sens que : « les associations respectives des candidats reçus à l’examen écrit leur demanderont de souscrire à une police d’assurance responsabilité civile professionnelle à leur nom auprès d’une compagnie d’assurances, de préférence du pays dans lequel ils ont passé les épreuves. L’assurance doit couvrir les risques liés à l’activité d’agent de joueurs de manière appropriée. Elle doit aussi couvrir toute plainte directement liée à sa période d’activité, y compris celles qui sont déposées une fois que l’agent de joueurs a cessé d’exercer. La police doit par conséquent être libellée de manière à couvrir tout risque éventuel lié à l’activité d’agent de joueurs ».

De ce fait, il n’est pas possible pour les fédérations nationales de délivrer une licence à un agent qui ne serait pas couvert par une assurance en responsabilité civile professionnelle. C’est un préalable obligatoire pour l’agent, qui ne peut exercer avant cette souscription d’assurance.

Il y a deux assureurs, à ma connaissance, qui sont sur ce marché : AIG EUROPE et Henner Sports (où officie notamment l’ancien pro Daniel Dutuel).

 

Pour ma part, j’ai choisi AIG EUROPE et suis donc assuré dans mon activité, conformément à la loi (contrat souscrit n° 7.950.400/000167).

En quoi un agent m’est utile ?

Vous vous attendiez à ce que je vous dise le contraire ?

Désolé.

Oui, c’est utile de prendre un agent. Enfin, un « bon ». Qu’est-ce qu’un « bon » agent ?

Celui qui fait son métier sérieusement, dans les règles de l’art et du droit, de façon déontologique, transparente, dans l’intérêt exclusif de son client. Sur ces bases, l’important, l’essentiel même, est que le « courant passe » entre le joueur et l’agent, et qu’une confiance réciproque, absolue, s’installe entre les deux.
Et, au risque de vous recevoir, ce type d’agent est tout de même de plus en plus nombreux sur le marché. De nouvelles générations arrivent. Et le mouvement législatif, réglementaire, et y compris judiciaire, en cours a largement contribué à assainir la profession: de plus en plus, ne subsistent que ceux qui se conforment aux réglementations et à la déontologie de l’agent. Nous nous en réjouissons, même si la profession peut et doit encore évoluer (voir nos propositions à venir).

Alors, ça sert à quoi un agent ?

 

Dans le cadre d’un travail avec un jeune joueur, notamment en formation, l’apport de l’agent est divers :

– l’agent apporte au jeune son expérience. Il va pouvoir ainsi, parallèlement aux éducateurs, lui prodiguer des conseils utiles dans le cadre de sa formation et sur les conditions nécessaires pour accéder au plus haut niveau, etc.. bref, de se cadrer, et se préparer, mentalement et physiquement, à ce difficile défi (devenir professionnel) ;
– l’agent sert également à rassurer les parents, en les conseillant de façon impartiale et objective (le jeune doit-il signer maintenant dans un club pro, ou attendre ? si oui, quel choix de club à opérer ? quel sont les différents contrats ? est-ce que le contrat proposé par le club est « correct » ? quel centre de formation choisir ?) ;
– l’agent apporte un réseau, pour trouver un club si nécessaire. De par son réseau également , l’agent peut mettre en contact le jeune avec un professionnel de son poste, si ce n’est pas possible pour lui d’accéder à un joueur pro dans sa structure, ou alors, de bénéficier d’un avis différent, complémentaire. Y compris d’un éducateur. Les échanges, les conseils sont précieux à ce niveau.

Dans le cadre d’un travail avec un joueur plus expérimenté, professionnel, l’apport sera différent, et défini avec le joueur au cas par cas.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *